La gestion du cheval durant les fortes chaleurs

09/07/2021

L’été approche ! Et avec lui, s’invite la canicule.
Comme l’Homme, le cheval est un animal sensible à la chaleur et aux variations de températures.

Même s’il est capable de bien les supporter grâce à plusieurs mécanismes physiologiques, au-delà de 25°C, l’organisme du cheval est plus sollicité.

Plusieurs points sont à surveiller les jours de fortes températures, en particulier pour éviter le coup de chaleur.

Comment l’organisme du cheval s’adapte à la chaleur ? Quelles peuvent être les conséquences de ces épisodes ? Comment protéger votre cheval ?

L’été approche ! Et avec lui, s’invite la canicule.

Comme l’Homme, le cheval est un animal sensible à la chaleur et aux variations de températures.

Même s’il est capable de bien les supporter grâce à plusieurs mécanismes physiologiques, au-delà de 25°C, l’organisme du cheval est plus sollicité.

Plusieurs points sont à surveiller les jours de fortes températures, en particulier pour éviter le coup de chaleur.

Comment l’organisme du cheval s’adapte à la chaleur ? Quelles peuvent être les conséquences de ces épisodes ? Comment protéger votre cheval ?

Comme tous les mammifères le cheval est un animal homéotherme. Il est capable de produire de la chaleur et de maintenir une température interne très stable grâce à de nombreux phénomènes physiologiques. C’est ce qu’on appelle l’homéostasie thermique.

Dans le langage courant, les organismes homéothermes sont qualifiés de « sang chaud » que l’on oppose aux animaux à sang froid, les poïkilothermes, qui eux dépendent de leur environnement pour maintenir leur température.

Chez le cheval, la zone de confort thermique est comprise entre 5°C et 25 °C. Hors de cet intervalle, l’organisme sera plus sollicité, soit pour réchauffer l’animal, soit au contraire pour limiter sa montée en température. En cas de fortes chaleurs, comment le cheval s’y adapte-t-il ?

1. Les mécanismes de résistance à la chaleur 

Lorsqu’il fait chaud et/ou lors d’un effort, la température du corps tend à augmenter. Le cheval étant homéotherme, le corps va chercher à limiter cette hausse pour maintenir le fonctionnement normal de l’organisme. Les deux mécanismes impliqués sont :

- La transpiration et la sudation : la sueur va être excrétée par les pores de la peau. En s’évaporant l’eau permet un échange thermique et induit un refroidissement de l’animal.

- La vasodilatation périphérique : vous l’avez sûrement déjà constaté, les vaisseaux sanguins deviennent plus apparents lors d’efforts importants ou lorsque la chaleur est élevée. Dans ces situations, les vaisseaux sanguins se dilatent sous la peau et aux extrémités du corps. Ce reflexe permet d’accroître la surface d’échange avec l’extérieur et donc une évacuation plus efficace de l’excès de chaleur, ceci entraînant une baisse de la température sanguine.

A eux deux, ces phénomènes suffisent généralement à maintenir l’homéothermie du cheval. Néanmoins, lors d’efforts très importants et/ou lorsque les conditions climatiques sont extrêmes (chaleur et/ou humidité), ces réflexes peuvent être insuffisants pour limiter la montée en température de l’organisme : c’est le coup de chaleur.

2. Qu'est-ce que le coup de chaleur ? 

Le coup de chaleur est une hyperthermie provoquée par un défaut de la régulation interne de la température et qui intervient lorsque :

- La température extérieure est très élevée,

- L’air est humide,

- La ventilation est insuffisante,

- Le cheval subit un effort trop intense.

Le coup de chaleur n’a pas lieu uniquement lors de l’effort, même si celui-ci est souvent le facteur déclenchant. On peut aussi l’observer chez des chevaux au box ou lors d’un transport.

Lorsque le cheval n’arrive plus à maintenir l’homéothermie et que la sudation et la vasodilatation ne suffisent plus, sa température va augmenter. Elle est normalement comprise entre 37,5°C et 38,5°C mais peut dépasser les 41°C lors du coup de chaleur !

S’en suit alors un dysfonctionnement des organes internes (cœur, reins, cerveau…) induit par une vasodilatation périphérique extrême. Elle provoque une accumulation de sang au niveau des vaisseaux de la peau dans le but de refroidir l’organisme mais provoque parallèlement une insuffisance d’irrigation des organes en sang. Le coup de chaud est une urgence vitale !

Les symptômes du coup de chaleur sont :

- Une température interne élevée,

- Une fréquence respiratoire importante et qui ne ralentit pas même avec une mise au repos (hyperventilation),

- Un rythme cardiaque important,

- Un défaut de transpiration : soit le cheval ruissèle, soit parfois il ne sue pas du tout,

- Une coloration des muqueuses de l’œil rouges,

- Un pli de peau avec un retour à la normale supérieur à 3 secondes.

Si votre cheval présente un ou plusieurs de ces symptômes, il faut arrêter immédiatement tout effort et rafraichir le cheval. Il est nécessaire de le mettre à l’ombre, dans une zone ventilée et d’appliquer de l’eau fraiche sur le corps en insistant sur la nuque, l’encolure, le poitrail, les flancs, le dos et la croupe.

Attention, il faut absolument éviter les eaux très froides et la glace pour ne pas provoquer de choc thermique. Bien entendu, il faut lui proposer de l’eau de boisson en veillant également à ce qu’elle ne soit pas trop froide. Si votre cheval ne récupère pas rapidement, l’intervention d’un vétérinaire est essentielle.

3. Comment gérer son cheval durant les fortes chaleurs ? 

A l’effort, le cheval peut perdre jusqu’à 15 litres d’eau par heure par la transpiration. Il faut veiller au maintien d’une bonne hydratation et à la disponibilité permanente d’eau claire et propre. Veillez à ce que votre cheval boive très régulièrement lorsque la situation peut entraîner une augmentation de la température corporelle : par exemple, lors d’un transport, à la suite d’un effort physique, entre deux épreuves lors d’une compétition ou lors des pauses en randonnée.

Contrairement à l’homme, le cheval à une transpiration dite « hypertonique », c’est-à-dire qu’elle est très riche en sels minéraux et oligo-éléments. Ce sont ces éléments qui sont excrétés lors de la transpiration et que vous pouvez observer lorsque que la sueur s’évapore et laissent des traces blanches sur le poil. Ce sont les électrolytes.

Les principaux électrolytes sont le sodium, le chlore et le potassium. On retrouve également d’autres éléments mais en quantité beaucoup plus faible. Ils interviennent dans la régulation de l’homéostasie thermique et contribuent à l’hydratation du cheval. Une carence en électrolytes peut être à l’origine de troubles physiologiques et métaboliques importants et/ou de déshydratation (fatigue, raideur, etc.).

Pour compenser la perte en ces éléments essentiels à l’organisme, il est important que le cheval dispose d’une pierre à sel en permanence. De plus, des électrolytes peuvent être distribués au cheval en prévision d’une forte sudation, pour limiter la perte en sels minéraux ou en récupération après l’effort. 

Côté entraînement et mode de vie, il faut éviter le travail et les transports aux heures les plus chaudes et laisser au cheval une période d’adaptation à ces épisodes de deux à trois semaines.

Le besoin d’ombre, de ventilation et de fraicheur est important. Il est indispensable de rentrer les chevaux au box ou mettre à disposition des espaces ombragés au pré et au paddock. Il faut aussi veiller à la bonne circulation de l’air et il est possible d’ajouter des ventilateurs si nécessaire.

La douche est une excellente alliée après l’effort ou lorsque le cheval montre des signes d’inconfort. Il est conseillé de doucher son cheval entièrement de la nuque à la croupe pour le rafraichir.

Côté mangeoire, les aliments rafraichissants sont à privilégier : mash, carottes, pommes etc... En veillant bien entendu aux quantités distribuées. Il est aussi possible d’hydrater la ration habituelle de son cheval en y incorporant de l’eau fraiche juste avant la distribution.

 

Sources :

B. Ferry. Le coup de chaleur, 2018. [article en ligne]

R.Wolter. L'alimentation du cheval. La France agricole, 2015.

R.J. Geor, P. Harris and al. Equine Applied and Clinical Nutrition. Saunders, 2013.

Kentucky Equine Research. What Are Electrolytes and Why Are They Important ? [article en ligne]
 



 

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