Les fibres, une nécessité pour le cheval

09/07/2021

Le cheval est un herbivore. Ceci signifie non seulement qu’il est adapté à l’ingestion importante de fourrages, mais en plus qu’il est capable de valoriser énergétiquement les fibres. Son gros intestin, qui constitue l’organe le plus volumineux de son tractus digestif, héberge de très nombreux microorganismes capables de « découper » les fibres.

Les fibres, première source d'énergie

Le cheval est un herbivore. Ceci signifie non seulement qu’il est adapté à l’ingestion importante de fourrages, mais en plus qu’il est capable de valoriser énergétiquement les fibres. Son gros intestin, qui constitue l’organe le plus volumineux de son tractus digestif, héberge de très nombreux microorganismes capables de « découper » les fibres. Pendant la longue rétention des fibres dans le gros intestin, les celluloses, hémicelluloses et pectines sont dégradées pour fournir de très grandes concentrations d’acides gras à chaînes courtes (AGCC) (Figure 1). Ces composés sont absorbés dans le gros intestin et fournissent au cheval une grande quantité d’énergie. Chez le cheval au pré ou au foin uniquement, les AGCC absorbés dans le gros intestin représentent plus de 80% de ses nutriments énergétiques. Nous l’oublions donc souvent, mais l’apport de fibres est une source majeure d’énergie : 2 à 3 kilos de foin apportent autant de kilocalories au cheval qu’un kilo de céréale…

Une nécessité pour le bien-être et la santé 

Avec l’amélioration des connaissances scientifiques et la prise en considération croissante du bien-être animal, les recommandations internationales concernant les apports minimum de fourrages par jour augmentent.

Ainsi, les apports minimum conseillés ont quasiment doublé en 30 ans : aujourd’hui, pour un cheval de 500 kg, il est recommandé d’apporter au moins 8 à 9 kilos de foin par jour.

Premièrement, ceci permet de se rapprocher de l’occupation alimentaire naturelle, qui représente l’activité majeure du cheval au pré. Occuper le cheval longtemps par l’ingestion de fourrages limite les risques de déviances du comportement manifestées par des tics à l’appui, à l’air, à l’ours, etc. De plus, il a été montré récemment qu’à apport énergétique équivalent, les chevaux présentaient moins de signes d’anxiété lorsque l’énergie était apportée à partir de foin uniquement que sous forme de foin (à hauteur de 57% de la ration) et d’orge riche en amidon (43% de la ration). Comme ceci était connu dans d’autres espèces, une corrélation a ainsi été mise en évidence entre les perturbations du microbiote intestinal du cheval et les modifications du comportement.

En parallèle, il est établi que les régimes riches en fourrages permettent de réduire l’incidence de certaines maladies. Une activité alimentaire régulière limite les périodes de jeûne et de forte baisse du pH gastrique, ce qui réduit les risques d’ulcères gastriques de la muqueuse squameuse. L’apport de fibres en grande quantité, de même que le contrôle des apports d’amidon et de sucres dans la ration, limite également les déséquilibres de l’écosystème intestinal à l’origine de différentes maladies : diarrhées chroniques, coliques, fourbures, etc. Autant pour le bien-être du cheval que pour sa santé, il est donc nécessaire de vérifier régulièrement que les apports de fourrages sont adaptés.

Ou trouve-t-on des fibres ? 

Dans l’alimentation du cheval, les fibres évoquent irrémédiablement le fourrage. Toutefois, le foin n’est pas la seule source de fibres dans la ration, et certaines matières premières intégrées aux concentrés contiennent de grandes concentrations de fibres.

A retenir 

Fibres et performance ne sont pas antagonistes : la substitution d’une fraction des céréales par des aliments riches en fibres hautement digestibles peut être bénéfique au cheval athlète.

 

Auteur : Lab To Field, société de recherche en nutrition équine

 

 

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