Les pathologies liées à l'effort du cheval athlète

20/05/2022

Chez le cheval athlète comme chez le sportif humain, le risque zéro n’existe pas et il est possible qu’il développe une ou plusieurs pathologies liées à l’effort lors de l’entraînement intensif ou de grosses échéances sportives.

Elles apparaissent généralement en cas de mauvaises préparations sportives ou lors d’un encadrement insuffisant de l’athlète pendant l’effort.

Ces pathologies sont nombreuses et peuvent se localiser n’importe où, même si les pathologies les plus fréquentes atteignent souvent les muscles, le système locomoteur et le système digestif.

Nous vous proposons de faire le point sur 3 pathologies récurrentes pouvant subvenir à la suite ou pendant un effort.

1.Les myosites ou syndrome du coup de sang : trouble musculaire du cheval athlète

1.1.Définition, causes et symptômes

La rhabdomyolyse d’effort, plus communément appelée myosite ou syndrome du coup de sang, désigne une atteinte musculaire brutale survenant à la suite d’un exercice physique d’intensité modérée à intense. Cette myopathie aiguë se caractérise par des crampes musculaires très douloureuses localisées notamment sur le dos et la croupe et causées par une destruction du tissu musculaire.

Il existe deux types de rhabdomyolyses :

  • Les rhabdomyolyses occasionnelles ou sporadiques : Elles apparaissent lors d’un exercice trop intense ou stressant, lors de surentraînement ou en cas d’entraînement soutenu chez un cheval avec une alimentation non adaptée (trop riche en en amidon et en glucides ou lors de déséquilibre en minéraux et vitamines)
  • Les rhabdomyolyses récidivantes ou chroniques : Elles sont causées par une prédisposition génétique et sont favorisées par les mêmes conditions que les rhabdomyolyses occasionnelles. Il existe plusieurs formes chroniques de la rhabdomyolyse. Ces formes représentent un problème majeur en particulier chez les chevaux de courses car elles entraînent des contre-performances et peuvent être sources de graves séquelles.

Même si les symptômes sont assez caractéristiques, la prise de sang reste le seul moyen de confirmer le diagnostic par dosages d’enzymes musculaires : l’aspartate amino-transférase (ASAT) et la créatine-kinase (CK).

1.2. Traiter et prévenir les myosites

Lorsque le cheval présente un coup de sang, il faut impérativement éviter de le déplacer pour ne pas amplifier la destruction des muscles. Il doit être mis au repos strict jusqu’au retour à la normale des niveaux d’enzymes musculaires. Le retour au travail pourra se faire par la suite de manière très progressive.

Pour les formes graves, il peut être nécessaire de mettre en place un traitement vétérinaire (perfusion, relaxant musculaire, anti-inflammatoire).

Pour prévenir le coup de sang, il est nécessaire :

  • D’avoir un entraînement régulier et adapté à l’état de forme de son cheval
  • D’adapter l’exercice en fonction de l’âge et de la condition physique de votre cheval
  • De bien échauffer le cheval avant l’effort et réaliser une phase de récupération active après
  • D'adapter la ration de concentrés à la charge de travail et veiller à ne pas apporter trop des rations trop riches, notamment en glucides, pendant les jours de repos
  • De laisser continuellement une pierre à sel à disposition pour favoriser la rétention d’eau

En cas de forte sudation, il est conseillé de complémenter le cheval en électrolytes.

Pour éviter les crises, apporter une supplémentation en anti-oxydants.

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EDHYA MUSCLE a été formulé pour apporter des sources naturelles d’antioxydants pour soutenir le fonctionnement et la souplesse musculaire et prévenir les crampes et raideurs musculaires.

2. Les tendinites : trouble locomoteur du cheval athlète

2.1. Définition, causes et symptômes

La tendinite fait partie des affections du système locomoteur les plus courantes chez le cheval de courses et de sport. Elle est définie comme une rupture, partielle ou complète, des fibres de collagène qui forment le tendon.

Il en existe 4 types allant d’une rupture partielle du tendon avec une douleur qui disparait pendant l’échauffement (type I) à une rupture totale des tissus, entraînement l’arrêt total de tout mouvement et pouvant nécessiter une intervention chirurgicale (type IV).

Plusieurs facteurs peuvent être à son origine, mais elle est le plus souvent liée à une fatigue du tendon et des muscles qui le supportent.

On distingue :

  • La tendinite de forme aiguë apparaissant à la suite d’un exercice brutal, inhabituel ou prolongé
  • La tendinite de forme chronique qui récidive si le tendon touché n’est pas correctement stabilisé avant la reprise de l’exercice.

Les principaux symptômes sont souvent :

  • Une inflammation et un gonflement due à l’apparition d’un œdème sur le tendon (banane)
  • Un membre chaud
  • Une douleur, d‘intensité variable, avec une possible boiterie

2.2. Traiter et prévenir les tendinites

Le diagnostic de la tendinite doit être effectué par un vétérinaire et grâce à une échographie du tendon.

Le seul vrai moyen de traiter une tendinite est de mettre le cheval au repos strict, pour une durée comprise entre 3 et 15 mois en fonction de la gravité de la lésion.

En cas de forme aiguë et pour soulager la douleur et l’inflammation, un traitement anti-inflammatoire et anti-œdémateux peut être prescrit par le vétérinaire. D’autres techniques vétérinaires comme le traitement par cellules souches peuvent aussi être utilisées sur les cas les plus graves.

Des soins externes tels que l’application d’argile ou d’anti-inflammatoire naturels en gel/huile, peuvent être efficaces pour le drainage de l’hématome et la réduction de l’inflammation.

Les formes récidivantes ne sont pas rares, le tissu cicatriciel n’étant pas aussi résistant que les tissus originaux. Elle a donc un impact sur le bien-être et les performances des chevaux : en effet, il est possible qu’en cas de récidive, la tendinite mette fin à la carrière sportive du cheval.

Il est donc nécessaire de prévenir son apparition en :

  • Prévoyant un échauffement avant chaque effort
  • Favorisant le travail ou l’effort sur des sols de qualité pour ne pas solliciter de façon anormale les tendons (sol très dur ou très mou)
  • Si besoin les aplombs de votre cheval avec une ferrure adaptée
  • Chez les chevaux sensibles ou pour soutenir le cheval lors d’entraînements intenses ou d’échéances sportives, il est possible de distribuer des compléments alimentaires ayant pour but de soutenir les tissus tendineux.

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  • EDHYA TENDON est une argile ayant une action astringente sur les membres.
  • EDHYA CARE TENDON est une huile de soin naturelle aux propriétés et astringentes.
  • EDHYA MARINE est une boue humide, riche en soufre, qui permet la récupération des membres et des tendons
  • EDHYA FLEX TENDON est un complément qui permet le soutien des tissus tendineux notamment grâce à son apport en calcium biodisponible, précurseur du collagène.

3. Les ulcères gastriques : trouble digestif du cheval athlète

3.1. Définition

Le syndrome des ulcères gastriques équins ou EGUS (Equine Gastric Ulcer Syndrome) est défini comme une plaie, plus ou moins profonde, de la muqueuse de l’œsophage, de l’estomac ou du duodénum (première partie de l’intestin grêle). L’apparition de plaies est notamment favorisée par une augmentation de l’acidité de l’estomac.

L’estomac du cheval est composé de deux parties distinctes :

  • La région squameuse : partie supérieure de l’estomac, qui occupe environ 1/3 de l’organe est formée d’une muqueuse squameuse non protégée par du mucus protecteur (couleur blanchâtre)
  • La région glandulaire : c’est la partie inférieure de l’organe qui présente une muqueuse sécrétante composée de plusieurs glandes gastriques et de cellules sécrétrices de mucus et bicarbonate. Parmi les glandes gastriques, certaines produisent l’acide chlorhydrique qui permet la diminution du pH de l’estomac et ainsi la digestion des aliments.

La région glandulaire possède différents systèmes de protection face à l’acidité de l’estomac comme la sécrétion de bicarbonate et de mucus qui vont venir créer une barrière protectrice.

La région squameuse en revanche ne possède aucune couche de mucus. Les cellules qui la composent sont donc sensibles à l’exposition du contenu acide de l’estomac. C’est souvent sur la ligne qui sépare les deux régions de l’estomac (ligne margo-plicatus) ou dans la région squameuse qu’apparaissent les ulcères.

Lorsque la salive et de mucus ne suffisent plus à tamponner l’acidité de l’estomac, le risque d’ulcères augmente. L’apparition des lésions commence par une inflammation localisée ou un épaissement des cellules de la muqueuse squameuse.

Si le suc gastrique continue d’attaquer les cellules endommagées, les lésions peuvent aller jusqu’à l’érosion des cellules. L’ulcère à proprement parlé correspond au dernier stade de l’EGUS, lorsque la plaie atteint le tissu conjonctif qui se trouve sous les cellules épithéliales de la muqueuse.

3.2. Causes et symptômes

Les ulcères gastriques sont très fréquents. Ils touchent au moins une fois au cours de leur vie entre 60 et 90% des chevaux adultes et 20 à 50% des poulains.

La prévalence de cette pathologie est indépendante de la race et de l’âge des chevaux mais il existe quatre grands facteurs prédisposants :

  • L’entrainement et le travail intensif : à l’effort, les contractions et la pression entraînées sur l’estomac sont à l’origine de la mise en contact de la muqueuse squameuse et du contenu digestif acide. Il a aussi été montré que les chevaux à l’entraînement sont producteurs d’une quantité plus importante d’acide chlorhydrique.
  • La distribution de médicaments : la distribution prolongée d’anti-inflammatoire non stéroïdiens, peut-être une cause d’apparition des ulcères, notamment en réduisant la production de mucus.
  • Le stress et les perturbations environnementales : Le stress est un facteur aggravant de la prévalence des ulcères et notamment au cours des transports, de l’arrivée dans des lieux inconnus, du sevrage, etc.
  • L’alimentation : Une alimentation trop riche en glucides rapidement fermentescibles, principalement apportés par les céréales apportées en quantité non raisonnée, peuvent entraîner la formation d’ulcères. Le mode de distribution est aussi un facteur majeur (repas concentrés peu fractionnés, période de jeûne entre les repas notamment chez les chevaux en box, etc.) ainsi qu’un changement fréquent de ration.

Il existe plusieurs types d’ulcères selon leur localisation. Ceux qui touchent le plus couramment les chevaux de sport ou de course à l’âge adulte sont les lésions squameuses primaires, dans la région squameuse de l’estomac.

Les symptômes des ulcères peuvent être très discrets mais plusieurs signes cliniques sont reconnaissables :

  • Inconfort abdominal et appétit anormal (prise alimentaire lente, tri, etc.)
  • Forme légère de coliques après les repas
  • Perte d’état générale (amaigrissement, qualité du poil, etc.)
  • Changement de comportement et bâillements répétés
  • Intolérance à l’effort et baisse de performances

3.3. Traiter et prévenir les ulcères

Pour traiter les ulcères, des inhibiteurs de la pompe à protons peuvent être distribués pour diminuer l’acidité de l’estomac et protéger la muqueuse. Pour accélérer la cicatrisation et pour améliorer le confort de votre cheval, le vétérinaire peut aussi conseiller d’utiliser des pansements gastriques ou des compléments alimentaires reconnus pour leur rôle sur le confort gastrique (pectine, bicarbonate de sodium, pré et probiotiques, argile, aloe Vera, etc.).

Du fait de sa forte prévalence, la prévention des ulcères doit être mise en place au quotidien :

  • Limiter au maximum les périodes de jeûne alimentaire : chez les chevaux sensibles, le meilleur moyen est de distribuer du foin à volonté, tout au long de la journée. En effet, dans la nature, le cheval passe près de 16 heures à brouter et n’est donc jamais à jeun. Ne pas excéder 2h de jeun.
  • Adapter la ration : privilégier l’apport de fibres. L’amidon doit être maitrisé et les repas fractionnés. On veillera à ne pas excéder 100g d’amidon pour 100kg de poids vif et par repas. L’apport de matières grasses est aussi connu pour limiter l’apparition d’ulcères.
  • Fractionner les repas : Plus les repas seront fractionnés, plus le temps de séjour serra court et plus la production d’acide chlorhydrique sera contrôlée
  • Protéger la muqueuse de l’estomac au cours de l’effort : la distribution de fourrages avant le travail ou avant une échéance sportive permet d’augmenter la production de salive et de tamponné le suc gastrique. Des pansements gastriques ou des compléments alimentaires formulés pour le confort gastrique, souvent sous forme de pâte ou de gel, peuvent aussi être distribués juste avant l’effort.
  • Limiter et gérer les expositions aux situations stressantes

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Sources : 

Andrews, F.M. et al. 2017. Nutritional management of gastric ulceration. Equine Vet. Educ., 29(1) : 45-55.
Delerue, M. et al. 2019. Le syndrome du coup de sang. [article en ligne]. https://equipedia.ifce.fr/sante-et-bien-etre-animal/maladies/appareil-locomoteur/syndrome-coup-de-sang
Tamzali Y. 2011. Les ulcères gastriques « EGUS », DMV, PhD, Dipl. ECEIM, Médecine Interne Équine Clinique Équine, École Nationale Vétérinaire de Toulouse.
Delerue, M. et al. 2020. Les ulcères gastriques. [article en ligne]. https://equipedia.ifce.fr/sante-et-bien-etre-animal/maladies/systeme-digestif-et-parasitisme/les-ulceres-gastriques
Cousty, M. 2012. Thérapies pour le traitement des tendinites. [article en ligne]. https://equipedia.ifce.fr/sante-et-bien-etre-animal/maladies/appareil-locomoteur/therapies-contre-les-tendinites
Martin-Rosset, W. et coord. 2012. Alimentation des chevaux. Paris : Editions Quae.
Dyon, J.S. 2004. Medical management of superficial digital flexor tendonitis: a comparative study in 219 horses (1992-2000). Equine Veterinary Journal, 36(1) : 415-49.
Couroucé-Malblanc, A. et Desbrosse, F. 2010. Maladies des chevaux, 2ème édition. Guides France Agricole.

 

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